Une journée avec Sara à Mayotte

A Mayotte, les coqs sont comme partout les premiers à se réveiller, avant 4h du matin. Ils sont suivis de peu par le muezzin, et Sara se manifeste vers 5h45 – 6h : iiooiii, elle imite le coq !

On se précipite pour lui donner son biberon avant qu’elle ne réveille tout le monde. Elle est toute souriante et réclame : ‘core !  Elle a droit à 90g de rab, ensuite elle s’assied avec nous à table pour la suite de son petit déjeuner : pain, mangue, une touche de confiture ou de miel selon ce qu’elle réclame avec son sourire charmeur et son doigt pointé.

Ensuite, la journée commence. Souvent, Sara joue dans sa chambre joliment décorée : entre autres, elle adore son petit train et surtout son livre musical « toc toc toc tortue » qu’elle réécoute au point qu’on finit par aimer la musique de nos voisins mahorais.

Elle aime bien dessiner mais nous préférons qu’elle s’installe sur le balcon, ou, mieux, sur la plage avec un bâton ! Sur le balcon, elle se rafraichit en jouant dans sa bassine.

Les jours où Anaëlle travaille et où nous explorons Mayotte, elle reste avec sa nounou, Siti, très gentille. Souvent son copain Paul la rejoint pour jouer. Ils ramassent les petits cailloux dans la cour et, de retour à l’appartement, les rangent soigneusement dans la rainure de la porte-fenêtre du balcon : très amusant ! Lorsque nous rentrons le soir, Sara a passé une bonne journée et Siti a rangé et nettoyé la maison !

Mais ce que Sara attend avec impatience, c’est d’aller se balader. Il faut d’abord consulter la carte.

Ensuite, après souvent 1h de voiture dont elle profite pour faire la sieste, on l’installe dans le Manduca (lorsqu’elle ne préfère pas trotter à pied) et elle ouvre tout grand ses yeux pour guetter les makis, les oiseaux, les geckos  et les fleurs…

Parfois on va simplement à la bibliothèque : elle sort tous les livres, les étale par terre et court partout. Comme au supermarché Baobab où elle est carrément intenable, surtout qu’en ce moment il y a des rayons entiers de jouets pour Noël !

Quand on remonte à la maison, pas à pas dans la chaleur et la sueur, Sara sait où dénicher la famille de makis dans les arbres tout proches. L’autre jour, elle leur a donné un morceau de pain directement dans le museau : le maki, charmé par son sourire (et guidé par sa propre gourmandise ?) a dominé sa peur !

En ville ou sur la barge qui fait la liaison avec Petite Terre, Sara use de son charme de blondinette, rare ici, pour faire craquer tous les mahorais. Ils aiment beaucoup les enfants et les yeux bleus de Sara, qui trotte vers eux avec entrain, semblent irrésistibles. En plus, à Mayotte tout le monde se parle facilement : Bonjour ça va ? Oui et toi ça va ? Jéjé…

Le must, c’est la plage : à peine posée sur le sable, Sara court vers l’eau en criant de joie, et ne nous laisse bientôt plus voir d’elle que sa paire de « fesses de babouin » (qualificatif qui n’engage qu’Alice) qui entre sans méfiance dans les vagues. Il faut la surveiller de près car les 2 ou 3 belles tasses qu’elle a bues ne l’ont pas découragée le moins du monde. Elle met aussi beaucoup d’énergie à démolir nos châteaux de sable, et ne se lasse pas de remplir son seau avec son petit arrosoir. Le soleil couchant l’émeut-elle autant que nous ?

C’est fourbue qu’elle termine sa journée. Sara se couche vers 19h30 avec tous ses doudous. Mais ce sera sans oublier de trinquer avec nous : tchin tchin !